Les huiles essentielles : pour qui, comment, quand ?
Il y a ce genre de questions existentielles que l'on se pose tous un jour : « à quel point l'univers est grand ? Quelle est la clé de tous les mystères ? Dieu existe-t-il ? Vais-je prendre mon éclair au chocolat ou au café ? ». Avec celles-ci, la question des huiles essentielles et de son nom plus « scientifique » : l'aromathérapie.
Il y a beaucoup de variantes (qui n'en sont pas réellement mais ce n'est pas l'objet de notre article) : aromatologie, aromachologie (ou aromacologie, selon les affinités), olfactothérapie... Tout un monde ! Il y a de quoi s'y perdre.
Commençons par le commencement : les huiles essentielles, c'est quoi ?
Voyons la définition officielle donnée par l'AFNOR :
« Une huile essentielle est obtenue à partir d’une matière première d’origine végétale, après séparation de la phase aqueuse par des procédés physiques : soit par entraînement à la vapeur d’eau, soit par des procédés mécaniques à partir de l’épicarpe des Citrus, soit par distillation sèche ».
Ça ne vous aide pas beaucoup hein ?
Pour faire simple - j'aime quand c'est simple avec peu de mots - c'est un concentré « huileux » d'actifs de plantes. Mieux ?
Toutes les plantes ne pourront pas en produire et selon les familles elles n'en produiront pas la même quantité, d'où également certains prix vertigineux au ml (je pense à la rose de Damas par exemple).
Maintenant, venons-en à nos questions existentielles (si si, elles le sont, promis) :
L'aromathérapie : est-ce pour moi ?
OUI !
Reprenons après ce débordement d'enthousiasme : oui, mais. Mais quoi ?
Oui mais il ne faut pas s'attendre à un résultat spectaculaire (quoique) à la première utilisation (encore que...). Déjà parce que nous sommes dans le naturel, avec sa propre synergie de molécules qui va « s'adapter » à telle ou telle personne (il n'y a pas de réponse universelle à ce niveau).
Il y a également tout un régiment de facteurs - et je ne parle pas de la Poste - à prendre en compte :
l'âge, le poids, le sexe (quoi qu'on en dise, ça a son importance)
la connaissance et l'expérience de l'utilisateur
la sensibilité qui sera très personnelle
la qualité de l'huile essentielle utilisée
De ces facteurs vont dépendre les résultats. Cependant, il y a « les grands classiques » que l'on peut utiliser sans risques à doses maitrisées : la lavande fine, l'arbre à thé (tea tree pour nos amis anglophiles), le ravintsara, l'orange douce... Le mieux étant de prendre conseil avant utilisation (ou de glaner des infos avant même d'en avoir besoin).
Je pense qu'elles sont utiles pour tout le monde, peu importe ce que l'on en pense (on parle ici de molécules et de chimie, pour les plus sceptiques qui nous lisent... ;)), à condition d'être bien utilisées. Pour l'anecdote, je vois souvent passer des remarques du genre « ah non moi j'utilise plus, c'est hyper allergisant, la dernière fois j'en ai mis 10 gouttes dans mon bain et PAF PASTÈQUE LES PLAQUES QUE CA M'A FAIT ». Ben... Oui. C'est le risque quand on ne respecte pas quelques règles simples :
toujours tester sur l'avant-bras une goutte diluée et attendre une heure voir s'il y a une réaction
toujours diluer, et non ça ne se dilue pas dans l'eau - c'est comme les amis fâchés - il faut un « intermédiaire »
certaines huiles sont très puissantes, donc à ne pas utiliser n'importe comment
il y a des molécules considérées comme allergisantes dans les huiles essentielles, oui c'est vrai, tout est question de dosage encore une fois
le corps est vivant (ah si si je vous assure !) et change au fil des années... Là où il supportait tout (coucou le kébab de 4 h du mat' après la soirée bien arrosée), maintenant il tolère moins bien
etc, etc...
Résumé pour les pressés : oui, c'est pour vous, à condition de respecter quelques règles simples.
Les huiles essentielles : comment les utiliser ?
En voilà une question qu'elle est bien ! Alors non, on ne boit pas le flacon cul sec, je vous vois venir.
Il y a plusieurs « méthodes » (ou voies) possibles :
la diffusion
l'inhalation sèche
la voie orale
directement sur la peau (après l'avoir diluée dans une huile végétale bande de brutes !)
« Oui d'accord mais ça m'avance pas... Mon géranium d'habitude il est dans son pot, là j'en fais quoi ? »
Eh bien... Ça dépend. Ne partez pas tout de suite ! Je m'explique :
pour reprendre l'exemple de mon géranium, une fois que l'on s'est assuré qu'il était pacifique sur les terrains qui nous intéressent, on va pouvoir l'utiliser :
en application cutanée (mais toujours dil... Ah j'en vois 3 qui suivent !) pour un effet tonique et astringent, typiquement dans les problématiques de peau relâchée
en diffusion pour faire fuir les moustiques / mouches / belle-mèr... Ah non pas toutes
en inhalation sèche - quelques gouttes sur un mouchoir par exemple- pour détendre
par voie orale en soutien pour le diabète - 3 gouttes maximum réparties sur la journée -
Nous voilà donc avec un large panel d'utilisations pour un tas de problématiques différentes, qui nous sembleront parfois aux antipodes les unes des autres. Tout cela s'explique, mais pas ici. Plutôt là, en fait.
Notre géranium n'est pas hostile, il se prête un peu à tout, un peu comme le chouette gars qui rend service dès qu'il le peut. D'autres par contre seront plus sélectifs - c'est leur droit - et ne seront pas bons à tout. C'est le cas par exemple des cétones, qui peuvent être toxiques pour le système nerveux ; prudence donc en utilisant des HE qui en contiennent.
À noter que certaines huiles essentielles seront particulièrement reconnues pour un usage en particulier, de par leur constitution comme c'est le cas par exemple de la gaulthérie couchée, composée à 99 % de salicylate de méthyle, utile pour les douleurs musculaires puisque c'est la même molécule que l'on trouve dans... l'aspirine !
Attention cependant, car vous connaissez la maxime : « bon à tout, bon à rien ». Une huile essentielle peut être bonne dans beaucoup de domaines, mais il peut valoir la peine de creuser un peu pour trouver une ou deux applications de prédilection, et en utiliser une autre plus « performante » pour une problématique précise.
Exemple : le géranium (oui, encore et toujours lui) peut servir pour une problématique de cicatrisation, mais l'HE number ouane pour cet usage sera l'hélichryse italienne, helichrysum italicum de son grand nom, plus connue sous le sobriquet d'Immortelle.
Nous avons vu les « méthodes », mais nous ne pouvons pas faire l'impasse sur les quantités ! Elles seront explorées plus en détails dans un futur article, mais en attendant, ce qu'il faut retenir :
- 2 % pour un usage cosmétique
- 10 % est la limite pour un usage sécuritaire (donc 1 goutte d'HE pour 9 gouttes d'HV par exemple)
Enfin, notre dernière grande interrogation...
Les huiles essentielles : quand les utiliser ?
Eh oui, c'est bien beau de savoir quoi en faire, mais le timing a aussi son importance.
On pourra les utiliser en préventif - en amont de la saison des pollens par exemple, complété par de la phytothérapie pour un effet maximal - comme en curatif : dès les premiers symptômes d'un rhume, on pensera au tea tree, au niaouli ou encore au ravintsara, pour couper l'herbe sous le pied au déploiement de l'infection.
On pourra également préparer sa propre synergie déjà diluée dans un peu d’huile végétale pour en appliquer quelques gouttes sur les poignets ; en vue par exemple d’un moment stressant (examen, entretien, …).
On peut également faire une inhalation sèche si on dispose de l’HE ou synergie non diluée sur un bout de tissu ou un mouchoir et la respirer de temps en temps en amont de l’événement.
À vrai dire, les possibilités sont innombrables et les occasions de les essayer ne manquent pas. N’hésitez pas à vous lancer ou à prendre conseil !
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